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C'est sur un avion BLERIOT XI que Đỗ Hữu Vị, sorti de Saint Cyr, premier aviateur vietnamien, s'est illustré pendant la première guerre mondiale en pratiquant de nombreuses missions de reconaissance

LOREM IPSUM DOLOR

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En savoir plus sur le BLERIOT XI

S.E. Do Huu Phuong et son épouse Tran Thi Dieu,

avec quatre de leur onze enfants,

de gauche à droite

Do Huu Tri, Colonel Do Huu Chan, Do Huu Thinh, Capitaine Do Huu Vi

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Françoise et Perrine Do Huu Chan       

Đỗ Hữu Vị, le premier pilote vietnamien :


Curieux destin que celui du premier pilote indochinois : il n’a jamais volé dans son pays d’origine, et il est mort au cours de la Grande Guerre… dans l’infanterie ! Descendant d’une grande famille (son grand-oncle a été vice-roi du Tonkin), Do-Huu Vi naît 17 février 1883 à Cholon, en Cochinchine. Il est le cinquième fils du préfet colonial de Cochinchine Do-Huu Phuong, commandeur de la Légion d’Honneur. Entré à Saint-Cyr le 1er octobre 1904, après des études secondaires aux lycées Janson-de-Sailly et Louis-le-Grand, il est nommé deux ans plus tard sous-lieutenant au 1er régiment de la Légion Étrangère. En 1906-1907, il fait campagne au Maroc, l’année suivante dans le massif du Hoggar, puis jusqu’en 1910 sur les confins algéro-marocains. Inspiré par l’aviation, il entre à l'école militaire de pilotage le 10 décembre 1910 et obtient comme lieutenant ses brevets civil et militaire à la fin de l’année suivante. Coéquipier du lieutenant Victor Ménard lors du tour de France aérien en 1911, Do-Huu est affecté début 1912 en escadrille, au Maroc occidental où il combat de nouveau pendant près de deux ans et reçoit la Légion d’Honneur.

     Le capitaine Do Huu Vi est né à Cho Lon en 1884 - fils de M. et Mme Do Huu Phuong, gouverneur général, Grande Croix de la Légion d'Honneur.

Il fait ses études d'abord dans une bonne école, Taberd - envoyé en France pendant huit ans à Paris au lycée Janson-de-Sailly, puis au Collège St. Barbe.

Il réussit le concours d'entrée à l'école militaire de Saint-Cyr en 1906. Bien classé, il est élève sergent et obtient son diplôme de sous-lieutenant deux ans plus tard.

     Très vigoureux, méprisant la vie de garnison, il a demandé à servir dans le sud algérien, où il sert pendant quatre ans à la conquête du Maroc. Sa compagnie de la Légion Etrangère a été parmi les premières à pénétrer dans la ville de Casablanca. Puis il rejoint l'armée du général Brulard (*), mais ne trouvant pas cette vie assez excitante, il rejoint l'armée de l'air. Il a été le premier officier de l'armée de l'air française à survoler le Maroc.

     Lors de la conquête du Maroc, il a été chargé de plusieurs missions dangereuses dont la liaison avec les forces françaises assiégées dans le sud du Maroc. C'est à l’issue de ces campagnes qu'il est décoré à Casablanca, au Maroc, etc.

     Très respecté par le général Lautey, un ami de son père, le gouverneur Do Huu Phuong. Pendant un temps, Lautey le choisit personnellement comme  proche collaborateur.

     Cependant, désireux de servir dans l’aviation, il rentre en France et fait le tour de la France en avion, accompagné du lieutenant Ménard.

     M. Albert Sarraut, devenu gouverneur général de l'Indochine, le rappelle de France et lui confie une mission d'étude des voies navigables d'Indochine et d'apprentissage du maniement des hydravions. Ces études ont conduit à un rapport très intéressant du lieutenant Do Huu Vi.

     Après le départ de M. Sarraut, son successeur intérimaire M. Van Vollenhoven, a lui aussi beaucoup apprécié notre lieutenant, l'ayant utilisé comme  proche collaborateur. Entre-temps la Première Guerre ayant débuté notre compatriote, rejetant les honneurs, a demandé l’honneur de se joindre au combat en France.

     Dès son arrivée à Paris, refusant de rester dans la capitale, il se rend aussitôt au front et assiste aux terribles combats des Flandres, sous les ordres du général Foch auprès de qui il sert comme pilote de bombardier. Il a volé constamment en Belgique pendant plusieurs mois.

     Après les batailles du Nord, il est envoyé en Alsace, où il participe à toutes les campagnes comme Mulhouse, Alkirch, etc. Seul pilote vietnamien à voler sur l'Alsace-Lorraine, pendant 6 mois,  il conduit avec succès six missions en Allemagne. De ce fait, il est promu au grade de capitaine et se voit décerner la médaille de la Légion d'Honneur et la Croix de Guerre.

     A cette époque, le Caudron, avion très puissant, vient d'être inventé, et il est, pour la première fois, doté de mitrailleuses. Comme il était toujours à la recherche d'une occasion de servir, le capitaine Vi demande à piloter ce nouvel avion. Au cours d'un vol, l'avion tombe en panne à une altitude de 300 mètres et s'écrase.

Grâce aux archives, on peut voir que toute la famille de M. Do Huu Phuong, en particulier ses enfants, a été complètement influencée par la culture française.

En 1920, le corps de Do Huu Vi a été exhumé, ramené à Saigon et enterré à côté de la tombe de son père, M. Do Huu Phuong dans la plaine de tombeaux. Les funérailles ont réuni de nombreux européens et vietnamiens, dont le gouverneur général le Gallen et le général Hirtzmann.


Le journal "Echo Annamite" du 22 avril 1920 a décrit le programme comme suit :

« La dépouille de M. Vi, en provenance du port de Marseille, a été embarquée à bord du Porthos le 15 avril dernier et arrivera à Saigon les 9 ou 10 mai. L'inhumation aura lieu dès le lendemain vers 16H.

On nous dit que des gardes d'honneur seront présentes aux obsèques de notre compatriote. Des groupes autochtones de soldats annamites y participeront aux côtés des  troupes françaises. Le cercueil sera placé sur un cercle d'honneur orné solennellement des drapeaux tricolores.

Voici le parcours des funérailles : la mise en bière se fera à 16h aux Messageries Maritimes (quai nhà rồng) - pont tournant - quai de Belgique (quai Chuong Duong) - rue Mac-Mahon (rue Nam Kỳ khởi nghĩa) - rue Legrand de la Liraye (rue Diện Biên Phủ) – Route la Polygone (rue mùng 3 tháng 2) – et enfin la plaine des tombeaux où est enterrée la famille Do Huu Phuong.


Fac simile du journal

L'ECHO ANNAMITE du 22 avril 1920

Vue du boulevard Général Doc Phuong (aujourd'hui Chau Van Liem) depuis le bureau de poste de Cho Lon (en bas au milieu sur la photo). Le bâtiment de M. Phuong est sur la gauche dans le bosquet derrière la jonction de la rue Dong Khanh (aujourd'hui Tran Hung Dao) et de l'avenue General Doc Phuong (Chau Van Liem).




En mission à Saïgon au moment de l’ouverture des hostilités, Do-Huu repart pour la France le 3 octobre 1914. Affecté le 1er décembre comme observateur-bombardier à l’escadrille VB1, il passe en janvier 1915 à la VB 2, rebaptisée VB 102 en mars . Promu capitaine le 22 mars, il fait souvent équipe avec un ancien "colonial", le lieutenant de vaisseau de Laborde, et retrouve au sein du même groupe de bombardement le capitaine Henri Salel, devenu observateur-bombardier à la VB 103 (et qui passera lui aussi à la VB 102 mi-1915). Mais son Voisin LAS, pris dans une violente tempête, s’écrase sur le sol au retour d’une mission. Il est hospitalisé dans un état grave au Val-de-Grâce, avec le bras gauche, la mâchoire et la base du crâne fracturés. Quelques semaines plus tard, à peine rétabli, il parle déjà de rejoindre le front ! Ses blessures l’ont pourtant laissé invalide, et c’est seulement en tant qu’observateur qu’il est attaché le 1er juillet à l’état-major du GB 1. Malgré un stage de transformation sur Caudron G.4, effectué d’août à décembre 1915 à la RGAé, l’aviation le déclare début 1916 inapte au vol en raison de son infirmité. Do-Huu Vi qui désire retourner au combat demande alors à servir dans son ancienne arme ; il rejoint le 1er régiment de la Légion Étrangère où il reçoit le commandement de la 7ème compagnie. C’est en partant à l’assaut à la tête de son unité qu’il est tué le 9 juillet 1916 près de Dompierre, dans la Somme. 

     Le capitaine Vi  piégé reste inconscient sous les débris de l'avion. Il est sauvé par une femme vivant à Paris qui se trouve par hasard sur les lieux de l'accident et il est immédiatement transporté en voiture à Paris. C'est un miracle qu'il ne soit pas tué. Inconscient plusieurs jours, la base de son crâne aplatie et sa mâchoire inférieure brisée en morceaux, il est sauvé par la médecine française : une mâchoire artificielle est fabriquée pour lui.

     Après trois mois de convalescence, le gouvernement français veut le renvoyer dans son pays natal. Mais le capitaine Vi répond que ce n'est pas le moment de rentrer,  que chacun doit rester à sa place, car, comme il l'a dit : « Je suis Français et Annamite en même temps, je dois faire doublement mon devoir ».  Ces mots nobles doivent rester gravés dans chaque esprit.

     Ne pouvant plus être utile dans l'aviation après son terrible accident, le capitaine Vi demande à être reversé dans son ancien corps d'infanterie. Hélas !

     Alors qu'il est à la tête de ses hommes  lors des grandes et terribles batailles sur les champs de bataille de la Somme (sur le front occidental pendant la Première Guerre mondiale) en juillet 1916, lors de l'attaque du village de Dampierre ardemment défendu par les Allemands, il est touché par des dizaines de balles à bout portant. Il meurt sur la ligne de front  et est enterré sur le lieu-même de la bataille. Être enterré sur le champ de bataille est la plus grande consolation d'un vainqueur !

     Grâce à la bienveillance de M. Clémenceau  alors Président du Conseil et Ministre de la Guerre, le rapatriement du corps fut approuvé par une autorisation spéciale.

     Les Annamites, ainsi que la famille du héros et martyr, remercient M. Clemenceau pour ce geste significatif. C'est pour le Capitaine Vi qu'aujourd'hui nous nous souvenons de notre compatriote, un digne homme du pays.

     Remarque : nous avons été mandatés par la famille de Do Huu Phuong pour informer les amis de la famille, les connaissances locales et européennes que l'enterrement aura lieu le lendemain de l'accostage du Porthos, à 16 heures. Aucun faire-part n'a été envoyé et cet avis remplace la nécrologie.

B.V.T.

(Bach Van Tham)

(Echo Annamite, Echo d'Annam, 1920/04/22 (A1,N41)).


(Note : (*) Le général Jean Marie Brulard était un célèbre général français courageux qui a participé à la Première Guerre mondiale et aux batailles en Afrique du Nord, le détroit des Dardanelles)

Dans un autre article de l'Écho Annamite (15 mai 1920), les funérailles de Do Huu Vi à Saigon sont décrites comme suit. L'article signé par B.V.T (Bach Van Tham) idéalise la personne et la carrière de M. Vi, faisant immédiatement comprendre aux lecteurs d'aujourd'hui qu'il est en fait français avant d’être vietnamien.


     Le déroulement des funérailles

Le corps a été descendu du navire de Porthos hier à 10 heures du matin en présence de toute la famille, et d'un policier ; le cercueil est placé dans une chapelle.

     A 16 heures précises, les funérailles commencent. Elles se sont déroulées au milieu d'une foule très importante. Un autel portatif sur lequel est placé un petit avion avec l'image du pilote Do Huu Vi, en tête. Viennent ensuite d'autres autels et une longue série de couronnes funéraires envoyées par diverses associations locales, parmi lesquelles la famille de Hoàng Trọng Phu, les mandarins de la province de Hà Đông, la famille de Đào Hương Mai pour marquer leur participation aux funérailles familiales.

     Ce sont de petites marques de respect que la société Annamite offre à l'un des participants à son œuvre rédemptrice et libératrice.

Des délégations de toutes les écoles de Saigon ont marché juste devant le corbillard, qui était un caisson d'artillerie, le véhicule était orné de plantes et de fleurs, recouvert du drapeau tricolore. Le cercueil disparaissait sous des couronnes funéraires de fleurs. Voir le cercueil, renfermant les restes de quelqu'un que nous connaissions plein de vigueur et d'enthousiasme, rappelle à nos âmes les sacrifices incommensurables que nous avons faits pendant cinq années de guerre.

     La gloire qui reconnaît l'immortalité de nos héros est faite de sang et de larmes.

Tout le monde inclinait la tête au passage du corbillard. La famille de Do Huu Phuong, représentée par le colonel Chan (Do Huu Chan), le président Tri (Do Huu Tri) et M. Thinh (Do Huu Thinh), qui a réglé les funérailles, a suivi juste derrière le corbillard, avec humilité face au Créateur, a parcouru le chemin de la souffrance mais plein de gloire, le chemin par lequel leur frère a été ramené à sa patrie, à sa dernière demeure.

     L'administration civile et militaire était représentée par le gouverneur Le Gallen et le général Hirlzmann. Des délégations d'organisations diverses, associations annamites, assemblées d’élus, fonctionnaires venus de loin, et une foule d'européens et d'indigènes ont également assisté aux obsèques pour rendre un dernier hommage à notre compatriote.

     Des fanfares jouaient des chants funèbres, des soldats de l'infanterie coloniale et de la milice locale encadraient le cortège funèbre, honorant celui qui avait reçu la plus haute distinction  militaire. Au-dessus de la foule, dans le ciel bleu clair, deux avions de notre escadrille de Saïgon, manœuvrant en pleine lumière, ont rappelé que notre compatriote fut l'un des premiers pilotes militaires ayant servi la France.

Le trajet de l'embarcadère jusqu’à la Plaine des Tombeaux, lieu de sépulture de la famille Do Huu Phuong, effectué à la vitesse lente de six chevaux tirant le corbillard, dura pendant plus d'une heure.

     A chaque carrefour, une foule salua respectueusement le cortège qui arriva enfin dans un champ paisible entouré d'arbres verdoyants où une escouade de policiers très dignes tenait les curieux en parfait ordre.

     Le cercueil fut déposé sur deux chevalets et recouvert du drapeau tricolore, le plus beau drap qui pût couvrir le corps d'un patriote. Il était temps que M. Le Gallen prenne la parole :

     « C'est tout ce qu'il reste du soldat Do Huu-Vi. Mais sa grande âme, la flamme qui réchauffait son patriotisme et lui permettait de remplir son devoir envers  ses deux patries, planait pour toujours sur les grandes funérailles que la France et l'Indochine célébraient pour lui.

     Le capitaine Guyomar a ensuite prononcé un discours sur l'enthousiasme des espoirs communs et de l'abnégation de soldats comme lui et le capitaine Vi, il a prononcé un noble adieu grâce auquel les participants ont perçu la valeur du sacrifice héroïque de ceux qui se battent éternellement sur le champ de bataille contre la superficialité des tentations matérielles et les ennemis.

     Le second orateur est le général Hirtzmann, qui, de sa voix forte, raconte la carrière de notre noble soldat. Comme c'est beau, la fraternité d’armes ! Un capitaine est loué et admiré par un général ! La brillante carrière de l'un de nos compatriotes a été dépeinte dans les moindres détails et dans chaque situation, honorant son esprit héroïque. D'abord dans le sud algérien, les plaines du Maroc et en Indochine, puis après le début de la Première Guerre mondiale, les terribles combats pour lesquels était parfaitement adapté le tempérament héroïque du capitaine Do Huu Vi.

     C'était une époque cruciale, qui nécessitait le dévouement de tous les enfants du pays, pour se rendre rapidement sur le champ de bataille. C'est un champ de bataille d'honneur pour ceux qui sont tombés. Aujourd'hui, nous récupérons les restes de son corps devenu sacré à cause de sa mort juste dans cette terre sacrée. Et par le contact de la dépouille avec sa terre natale, cette terre aussi devient respectable. Tel est, à notre connaissance, le sens du discours du général Hirstmann.

     M. Le Gallen, en quelques mots, a rendu hommage aux mérites de la noble famille Do Huu Phuong, en présence du colonel Chan représentant de la lignée masculine de la famille Do ;  hommage à la vie du plus jeune frère, Do Huu Vi, puis à la carrière militaire du colonel Chan, heureusement épargné par la mort. L'immortalité est promise à ceux qui tombent pour la Nation. Cette déclaration pleine d'espoir allègera certainement les souffrances de la famille, la croyance veut que le sang des morts soit la graine fertile qui porte la vie.

     Après le salut respectueux à  Do Huu Vi du représentant du gouvernement,  chaque participant s'est incliné devant sa tombe, avec gratitude et espoir pour l'avenir du  pays auquel Do Huu Vi a tant consacré pour le rendre plus heureux et plus libre.

B.V.T.

(Bach Van Tham)


     La famille de Do Huu Phuong n'a pas non plus oublié son origine Minh Huong. La salle de réunion Nghia Nhuat à Cho Lon a été construite avec l'aide de sa famille. Aujourd'hui, il n'y a hélas aucune trace de la tombe familiale de Do Huu Phuong  ni de son palais à Cho Lon dans la rue qui porte son nom.